Le quotidien Le Monde a publié dernièrement un passionnant témoignage d’un de ces journalistes, d’origine maghrébine, qui relate l’injustice du racisme ordinaire. Mustapha Kessous raconte ainsi en détail les multiples réactions vexatoires que lui vaut sa couleur de peau. Peu importe qu’il soit Français et journaliste au sein du prestigieux quotidien du soir, on ne le croit pas, on lui jette des regards suspicieux. Veut-il louer un appartement ? Il est obligé de se faire accompagner d’une amie de type européen pour rassurer les loueurs qui l’accueillent. Au téléphone, il n’ose plus déclamer son prénom. Au tribunal, lorsqu’il enquête sur tel ou tel procès, il lui arrive d’être abordé par des membres des forces de sécurité qui lui demandent s’il est le « prévenu » ! Etc.
Ces anecdotes, toutes plus humiliantes les unes que les autres, sont à la fois révoltantes et inquiétantes par rapport au niveau de racisme ordinaire dans notre pays, qu’on aurait pu croire en recul. Bien sûr, on ne rappellera jamais assez l’importance de la lutte contre les préjugés, de l’éducation civique, du refus d’une odieuse exclusion pour cause de « délit de sale gueule ».
Ce que l’on rappelle moins souvent, hélas, c’est que ce racisme ordinaire est avant tout la conséquence d’une immigration peu ou mal contrôlée, qui laisse entrer sur le territoire national près de 100 000 étrangers supplémentaires chaque année et se former des ghettos dans nos quartiers et nos cités. Et que dire de l’insuffisance dans la lutte effective contre l’immigration clandestine, la disparition des contrôles aux frontières constituant à l’évidence un appel d’air fatal et les déclarations martiales du gouvernement en l’absence de moyens et de volonté réels revenant à vider la mer à la petite cuillère ? On ne le dit pas assez souvent : les premières victimes de l’immigration incontrôlée sont les immigrés en situation régulière eux-mêmes et, pire encore, leurs enfants pourtant naturalisés.
A force de s’accommoder des discours de fausse générosité dont sont friands l’extrême-gauche et certains milieux « droits-de-l’hommistes », on a en réalité rendu inopérant le modèle d’assimilation à la française - fondé sur l’intégration des individus et le refus des communautés - au risque de mettre profondément à mal notre modèle national. Certains « modernes » n’ont de cesse de mettre à l’index le prétendu archaïsme de ce modèle républicain pour vanter à mots plus ou moins couverts les vertus, on ne peut plus imaginaires, de l’intégration à l’anglo-saxonne. Ceux-là devraient pourtant mieux connaître leur propre objet d’admiration immodérée : aux Etats-Unis ou en Angleterre, le communautarisme alimente un racisme moins apparent, plus « poli », mais beaucoup plus enraciné dans l’esprit de communautés qui se pensent inconciliables et sont en réalité rivales.
Ma vision de la France et de la République refuse ces dérives faussement sympathiques. Il faut permettre au modèle d’assimilation à la française de continuer à vivre, au lieu de le congestionner pour le stigmatiser. Mais cela implique un courage que la classe politique, de droite comme de gauche, est loin d’avoir : il faut en particulier vraiment limiter le flux migratoire en rétablissant les contrôles aux frontières, ce afin de permettre l’assimilation des immigrés déjà présents, la fin des ghettos, etc. De même, il faudra bien avoir le courage de restreindre le regroupement familial pour mettre en place l’immigration choisie dont se targue le gouvernement, en lieu et place de l’immigration de peuplement que de nombreux observateurs ont signalé depuis 20 ans. A cet égard, Debout la République propose de prononcer un moratoire pour les cinq prochaines années…
C’est notamment à ce prix que l’on parviendra à faire vraiment reculer le racisme ordinaire, qui empoisonne le quotidien de millions de gens en France et auxquels se heurtent celles et ceux qui, pourtant, sont les plus ardemment désireux de rejoindre pleinement la communauté nationale.
NDA
Voir l'article de Mustapha Kessous sur le lien suivant :